Les auteurs ne parviennent pas à mettre en évidence un effet de médiation des facteurs diététiques entre la durée de l’allaitement et les mesures anthropométriques, et ils n’excluent pas que l’impact de l’allaitement exclusif sur les données anthropométriques et sur les habitudes alimentaires relève de deux mécanismes différents. Ils évoquent notamment une influence socio-culturelle prédominante pour les habitudes alimentaires. Moins de frites « grâce » à un allaitement maternel prolongé ! Les études attestant des bienfaits de l’allaitement maternel ne manquent pas. Certaines ont démontré que la variété des saveurs du lait maternel, influencées par ce que la mère mangeait, habituaient l’enfant à une alimentation diversifiée et que la consommation de fruits et légumes chez les mères était corrélée à la consommation de ces aliments chez les enfants. Une équipe hollandaise a voulu savoir si cette influence de l’allaitement maternel s’étendait aux habitudes alimentaires des jeunes adultes et si la durée de l’allaitement avait un impact sur l’IMC (indice de masse corporelle), le tour de taille et le rapport tour de taille/tour de hanche de ces jeunes adultes. L’enquête porte sur 822 hollandais, âgés de 18 à 28 ans, à qui a été adressé un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires ; 737 d’entre eux se sont prêtés aussi à des mesures anthropométriques (taille, poids, tour de taille et tour de hanches). Un lien significatif est retrouvé entre la durée de l’allaitement exclusif et la prise d’un petit déjeuner au moins 5 fois par semaine chez les jeunes adultes (OR 1,16, IC 95 % : 1,06 à 1,27). L’allaitement exclusif prolongé semble réduire aussi le risque de voir l’adulte manger des frites ou des aliments industriels type croquettes (OR 1,20 ; 1,12 à 1,30), réduire aussi la fréquence des grignotages (1,16 ; 1,06 à 1,25). Une relation inverse existe entre la durée de l’allaitement et l’IMC (β – 0,13), le tour de taille (β – 0,39) et le rapport tour de taille/tour de hanches (β – 0,003 ), après correction pour l’âge, le genre et les facteurs confondants. Ce constat confirme l’hypothèse selon laquelle la durée de l’allaitement maternel est un facteur protecteur contre un excès de masse grasse à l’âge adulte. Pour chaque mois d’allaitement supplémentaire, l’IMC diminue de 0,14 kg/m², le tour de taille de 0,42 cm et le rapport tour de taille/tour de hanches de 0,003. Plus concrètement, pour un jeune adulte qui aurait été allaité exclusivement pendant 6 mois, l’IMC serait inférieur de 0,84 kg/m², le tour de taille de 2,52 cm par rapport à celui qui n’aurait pas été allaité du tout. Toutefois les auteurs ne parviennent pas à mettre en évidence un effet de médiation des facteurs diététiques entre la durée de l’allaitement et les mesures anthropométriques, et ils n’excluent pas que l’impact de l’allaitement exclusif sur les données anthropométriques et sur les habitudes alimentaires relève de deux mécanismes différents. Ils évoquent notamment une influence socio-culturelle prédominante pour les habitudes alimentaires. Dr Roseline Péluchon De Kroon M.LA. et coll.: The Terneuzen Birth Cohort Study: Longer exclusive breastfeeding duration is associated with leaner body mass and a healthier diet in young adulthood.BMC Pediatrics 2011, 11:33 doi:10.1186/1471-2431-11-33 Auteur : ANDREAS WERNER
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Septembre 2013
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